Samedi matin, Capus (marché des Capucins, à Bordeaux ; je ne le répèterai pas) pour l’avitaillement, route vers la presqu’île en passant régler une dette au chantier naval qui a mis l’Iboga à l’eau, puis accastillage à la Coopé : 11m d’écoute de GV, 20 m de drisse de génois, 6 m de chaine de 12mm et 2 manilles galva pour le corps mort, puis fin de la route jusqu’à l’escoure du phare. Ouf. Embarquement de tout un tas de trucs lourds avec l’aide de l’annexe mais l’eau était si bonne que je m’y suis baigné (à la claire fontaine, tout ça…). Rien ne presse, il n’y a pas de vent. Je déplace le bateau vers un corps mort dans le chenal (trace rouge) et je fais du matelottage : quelques surliures, replacement des bouts à remplacer…
L’idée c’est d’aller rejoindre la flottille de « la belle plaisance 2009 » que je vois déjà arriver d’Arcachon, portée par le courant. Le RV est plage des Arbousiers, aux Abatilles. Dans le ciel, passe et repasse l’ULM de Stéphane Scotto ; de belles photos en perspective. Mais pour l’Iboga, il n’y a toujours pas assez de vent. Alors parce que je n’ai pas non plus envie de passer la journée à un corps mort remuant, j’envoie le moteur pour traverser le chenal, en crabe, vue la force du courant descendant (trace orange). Un peu de vent appuie le bateau sur la fin.
Aux Arbousiers, le courant est vif et ma manoeuvre d’approche mal réussie. Mais avec l’aide solidaire d’un propriétaire de Loup, et d’un propriétaire de forêt usagère présent sur place, je finis par débarquer ayant laissé l’Iboga dans le lit du courant.
Évidemment, j’ai raté le traditionnel et très chic apéritif au Sauternes les pieds dans le sable…
Malgré la présence sur site d’un groupe de pisse vinaigre toxiques (je me comprends), s’ensuit une moment très sociable qui me voit invité au casse croûte sur une vénérable pinasse parmi d’authentiques gujanais. Conversations, rencontres présentations et échanges sur fond de rosé puis de café, puis convivialement accoudé à l’Iboga, de ce merveilleux rhum arrangé qui hante la cambuse depuis 2 semaines… Un petit succès auprès des connaisseurs.
Pendant ce temps, la marée a baissé et un vent quoiqu’irrégulier vient exciter le voileux qui ne sommeille pas tout à fait.
C’est le moment de repartir.
Vent portant de plus en plus conséquent, à contre courant, trancher à travers cahouènes jusqu’au Toulinguet (trace vert fluo). Mouiller l’ancre (pour la dernière fois) côté chenal. le bateau ne comprend rien : courant x vent x petites déferlantes pas méchantes mais quand même = le bateau tape à la plage n’importe comment. Aussi ne profite-je pas de cette escale pour tester mon aile de kite, alors qu’il y a 2 ailes qui naviguent dans la baïne du banc principal.
Mais ça me confirme dans ma réflexion que pour le moment, les gestionnaires de la réserve naturelle sur l’emprise de laquelle se trouve le Toulinguet n’ont pas activé la prohibition ici. Manque de moyens ? Découragement ? Tolérance ? Trop à faire avec les 18 hectares de nouveaux parcs à huîtres au sud d’Arguin ? Alors on va en profiter, de ce spot superbe. Tant qu’on pourra…
Et puis j’ai une invitation à honorer au Ferret. Route au Nord (trace vert foncé). Le manque de vent et la proximité de la villa où je vais me décident à faire escale dans cette conche, entre Hortense et la Lugue. Je débarque mes affaires à la cale (ou ce qui en fait office) et laisse le bateau à l’ancre à proximité des perrés pour la nuit.
Soirée épicurienne et amicale.
Je décarre en fin de matinée, dimanche.
La suite, exprès : la journée de dimanche, tard parti, vers 12:00, avec la remontée à contre courant jusqu’à la Vigne, l’heure bien calé vent contre courant à la cape devant le Bancot à matelotter (remplacement de la drisse de hâle bas) et casser la croûte, la descente jusqu’au Toulinguet dans la bonne lagune ce coup ci, à l’abri des vagues (trace bleu clair), le gonflage de l’aile de kite, le jeu sur le sable qui montre que je ne suis pas trop mauvais et qu’il va falloir compliquer les exercices, la basse mer et le retour tranquillou, à moitié endormis à la barre, vers le Ferret (trace bleu foncé), le remplacement de la chaîne du corps mort pour un mouillage sécurisé et c’était bien nécessaire.
C’est tout.
C’était bien aussi :-)
Pour mémoire : mon article de 2003 sur le banc du Toulinguet